À lire

Poésie
Alba nova - éditions A fior'di carta juillet 2008
Parution juillet 2008
Lire la totalité de l'article 1 ... et de l'article 2
Voir les extraits
Inédits

Nouvelles et fragments
Recueil : Petites faiblesses humaines
Désir, ambigüité des sentiments, hypocrisie, cruauté...
Lire la totalité de l'article
Voir les extraits
Premier prix du festival Escales hivernales de Lille
Fragments

Roman
Journal d'une insulaire : JDI
Le quotidien d’une jeune corse, dans une famille névrotique.....
Lire la totalité de l'article
Voir les extraits
Le journal du roman

Chroniques
Hors de l'espace et du temps
Un lundi sur deux, pour sortir ensemble des sentiers battus...
Lire toutes les chroniques

Scénario
La faille du Diable et compagnie
Écrire des scénarios est une autre façon d'écrire...
Lire la totalité de l'article
Lire tous les articles

_________________________________________________________



Extrait : Jeu N°3 L'amour - 55

55.

Paul regardait son clavier sans le voir. Il devait se rendre à l’évidence : cela tournait à l’obsession. Et ça ne lui plaisait pas du tout. Lui qui était maître de sa vie depuis toujours, il sentait quelque chose lui échapper. Il serra les poings sans s’en apercevoir, reporta son attention sur le dossier ouvert de son ordinateur, lut les phrases qu’il venait de rédiger, les trouva mauvaises. L’image de Marie-Charlotte s’y superposa et il se remit à penser à elle. Cela provoquait en lui un vertige immonde, une sensation douceureuse écoeurante, comme si un esprit diabolique avait tapissé de miel l’intérieur de sa poitrine. Et il s’y sentait englué, comme un pauvre moucheron. Et cela ne lui plaisait pas mais alors pas du tout ! Les femmes, il se l’était juré trente ans plus tôt face à cette peste, n’auraient jamais aucun pouvoir sur lui. La leçon avait porté ses fruits, il ne l’avait jamais oubliée. Et il avait tenu parole.

Les occasionnelles comme les régulières, son épouse comme celles des autres, elles avaient toutes payé. Il s’était servi d’elles, il les avait séduites, il les avait baisées, il les avait observées ensuite, avec un plaisir pervers, se ratatiner dans l’attente de lui, dans l’attente d’un geste, d’un mot, d’un sourire, se fâner sous son regard sans tendresse, en perdre l’appétit, la vitalité, la lumière. Et quand elles étaient vides comme des victimes exsangues sous les crocs du vampire, il se détournait d’elles… Certaines avaient tenté de se rebeller, de s’accrocher, de manoeuvrer… Les inconscientes ! Il les avait brisées… Avec ses mots ou avec ses coups. Et là… Il se surprenait, lui, à attendre. A attendre le moindre signe, à guetter… A se repasser en boucle les mots échangés. A tenter de les interpréter. A y chercher les allusions, les double-sens, les sourires… Elle en jouait. Bien sûr qu’elle en jouait ! Il avait envie de l’étrangler. Et de la serrer dans ses bras… De la caresser doucement… Et de la faire disparaître ! Il était incapable de situer le moment où il avait basculé dans cet état qui ressemblait à un labyrinthe…

Aucun commentaire: