49.
Marie-Pat décida de profiter encore un peu du spectacle. Parfaitement immobile, la bouche entrouverte, les yeux écarquillés dans la pénombre, le cœur un peu trop rapide, elle contenait sa respiration. Dans le salon où le jour filtrait par les volets tirés, les deux jeunes corps s’emboitaient parfaitement. Elle était sur lui et sa chevelure brune et bouclée cachait leurs visages unis comme en une étreinte anonyme. Ce n’était pas la première fois. Marie-Pat était très tolérante. Trop disait Stasie. Elle avait l’air de penser que Marie-Pat vivait sa sexualité à travers celle de sa fille… Vraiment ! Pour qui se prenait-elle ? Des gémissements à peine retenus montaient de l’alcôve. Ne pas penser à Stasie. Elle se réjouissait pour sa fille. C’était le rôle d’une mère après tout non ? Elle attendit que les gémissements atteignent leur paroxysme pour s’éclipser sans bruit… Légèrement tremblante. Pas troublée bien sûr. Juste heureuse pour sa fille. Rien de plus. Une fois seule dans sa chambre, porte fermée à double-tour, elle se réjouit d’avoir écouté Stasie, d’avoir fait valoir ses droits, d’avoir exigé le respect qu’on doit à une mère, bref d’avoir réquisitionné la chambre pour elle. Allongée dans le noir, elle fit glisser ses doigts le long de son ventre. Il était brûlant. Isis. Stasie. Pierrot. Pierrot. Pierrot. Elle se caressa avec violence, elle fit monter la douleur, pas le plaisir. Quelle importance ? Elle n’avait jamais eu d’orgasme.
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