À lire

Poésie
Alba nova - éditions A fior'di carta juillet 2008
Parution juillet 2008
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Nouvelles et fragments
Recueil : Petites faiblesses humaines
Désir, ambigüité des sentiments, hypocrisie, cruauté...
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Premier prix du festival Escales hivernales de Lille
Fragments

Roman
Journal d'une insulaire : JDI
Le quotidien d’une jeune corse, dans une famille névrotique.....
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Le journal du roman

Chroniques
Hors de l'espace et du temps
Un lundi sur deux, pour sortir ensemble des sentiers battus...
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Scénario
La faille du Diable et compagnie
Écrire des scénarios est une autre façon d'écrire...
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Le groupe

J'ai toujours eu peur d'être avalée par le groupe. Broyée, digérée, oubliée. J'ai toujours eu peur d'être assimilée. J'ai toujours préféré me sentir étrangère qu'intégrée. Non, je ne suis pas issue de l'immigration. Au contraire, je suis née sur la même terre que mes parents, que mes grands-parents, que mes arrières-grands-parents. Et je ne me suis jamais sentie aussi étrangère que dans ma propre famille.
Comment trouver ma voix dans la clameur commune ? Comment libérer mon âme en restant prisonnière de l'ornière collective ? Comment faire rayonner mon énergie dans l'obscurité ambiante ?
Fallait-il se renier soi-même pour être acceptée ?
J'ai préféré m'accepter, et être reniée peut-être.
Et j'ai suivi mon chemin, à tâtons, dans une solitude extrême.
Solitude choisie. Solitude subie. Solitude fragile.
Car enfin, faut-il être têtue pour refuser ainsi l'évidence ! L'union fait la force, comme chacun sait. Et le tout est supérieur à la somme des parties. Presque tout le monde le sait aussi. Alors quoi ? Quel est cet entêtement à porter une parole différente ? Vanité ? Non pas... Maintes fois je me suis sermonnée, tentant de me persuader qu'"ils" avaient raison et que j'avais tort.
Mais au fonds, je le sais aujourd'hui, l'important n'était pas d'avoir raison ou tort.
L'important, c'est la sincérité de ma voix. De ma vibration. Et la résonance qui existe entre cette vibration et celles qui l'entourent.
Et la grande difficulté c'est de trouver cette résonance.
Car il n'y a pas de résonance sans harmonie. Certes, la puissance d'une chorale ou d'une marée sont sans commune mesure avec la puissance de la voix ou de la vague. À condition que toutes les voix et que toutes les vagues se combinent harmonieusement. Alors oui, c'est comme si les potentialités, au lieu de s'ajouter, se multipliaient. Alors oui, le tout est supérieur à la somme des parties. Alors oui, le groupe protège, encourage, renforce, sans étouffer ni briser chacun de ses éléments. Qu'il s'agisse d'une famille, d'un parti politique ou d'un cercle philosophique, lorsque les membres du groupe sont sur la même longueur d'onde, lorsqu'ils vibrent à l'unisson, l'énergie qu'ils émettent est d'autant plus forte, claire, rayonnante.
L'harmonie est la clé de l'épanouissement des groupes. Et l'harmonie intervient si et seulement si il existe, entre les composantes d'un groupe, une énergie assez puissante et assez positive pour permettre à l'énergie supérieure de se manifester. Cette énergie, c'est l'amour. Il n'y a pas d'harmonie sans amour. Il n'y a pas d'eggrégore sans amour.
Et lorsque j'ai senti cette énergie se répandre en moi pour la première fois, ayant soudé mes mains dans la chaîne, loin de me sentir broyée, je me suis sentie libérée. Pour la première fois de ma vie, je n'avais plus peur du groupe. Je n'ai jamais regretté le chemin de solitude qui m'a conduit à cet eggrégore là. Car aujourd'hui, je sais que je ne serai plus jamais seule.

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