Je suis solitaire. J’ai l’air impressionnant comme ça, j’ai l’air de prendre beaucoup de place. Et pourtant… Je passe là où vous ne passerez jamais. Je me faufile partout. Les tunnels de verdure, cachés des hommes, où les rayons du soleil ne pénètrent que filtrés, où la terre n’est pas brûlée, les dômes de feuillage entrelacés, sont mon royaume. Mon réseau clandestin. Mon chemin de résistance. Je n’attaque jamais le premier. Je me faufile et ils me traitent de sournois. Ils tissent leur filet en maillant mon territoire. Mais le maquis dense où se perdent leurs cris protège mon échappée belle. Je ne crains pas les hommes. Ils sont lourds, gauches, trop sûrs d’eux pour être dangereux. Et ils puent tellement. Ils puent l’homme à des kilomètres. Je n’ai pas besoin de les voir. Je n’ai pas besoin de les entendre. Je les sens. Et les poils de mon cou se hérissent. Je prends l’itinéraire bis. Je connais leurs postes mieux qu’eux. Ils se postent en fonction de ce qu’ils croient connaître de moi. Ils sont tellement prévisibles.
Induve elli m’aspettanu,
ùn ci sò.
Je ne suis pas là où on m’attend.
J’appartiens à la terre, que je fouille, que je creuse pour me nourrir. Pour me purifier. Pour m’endormir, le jour venu, dans sa fraîcheur et dans son lent bercement. Mes défenses ne sont que des outils. Je n’attaque jamais le premier.
Mais laissez-moi toujours une porte de sortie. Ne m’acculez jamais aux dernières extrémités. Car alors ma violence déferlera sur vous comme le feu du ciel. Et ce qui a ouvert la terre pour en tirer le meilleur peut aussi ouvrir vos entrailles pour en extirper le pire. Vos instincts de tueurs, le plomb qui vous brûle les mains, le métal lourd qui vous cloue à terre comme des larves immondes tout juste bonnes à nourrir les phacochères. Le plomb, le sang, le métal vil et la guerre, je les arracherai avec mes dents. L’ego, votre ego, je l’arracherai avec mes dents. Et alors, ne restera plus que la prière.
Je grogne et vous me trouvez primaire. Écoutez-vous grogner, éructer et jurer. Écoutez-vous lorsque vous vous vautrez dans la fange des hommes. Hommes ! Hommes ?
Vous n’en avez que le nom.
Trouvez-vous en un autre car bientôt viendra l’homme nouveau…
… et vous serez son gibier !
Induve elli m’aspettanu,
ùn ci sò.
Je ne suis pas là où on m’attend.
J’appartiens à la terre, que je fouille, que je creuse pour me nourrir. Pour me purifier. Pour m’endormir, le jour venu, dans sa fraîcheur et dans son lent bercement. Mes défenses ne sont que des outils. Je n’attaque jamais le premier.
Mais laissez-moi toujours une porte de sortie. Ne m’acculez jamais aux dernières extrémités. Car alors ma violence déferlera sur vous comme le feu du ciel. Et ce qui a ouvert la terre pour en tirer le meilleur peut aussi ouvrir vos entrailles pour en extirper le pire. Vos instincts de tueurs, le plomb qui vous brûle les mains, le métal lourd qui vous cloue à terre comme des larves immondes tout juste bonnes à nourrir les phacochères. Le plomb, le sang, le métal vil et la guerre, je les arracherai avec mes dents. L’ego, votre ego, je l’arracherai avec mes dents. Et alors, ne restera plus que la prière.
Je grogne et vous me trouvez primaire. Écoutez-vous grogner, éructer et jurer. Écoutez-vous lorsque vous vous vautrez dans la fange des hommes. Hommes ! Hommes ?
Vous n’en avez que le nom.
Trouvez-vous en un autre car bientôt viendra l’homme nouveau…
… et vous serez son gibier !
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