Sans vraiment l'avoir décidé, je me suis retrouvée à écrire cette histoire en alternant différents points de vue, et non du strict point de vue du narrateur omniscient ou d'un personnage principal unique. Je me retrouve ainsi avec un roman polyphonique, et un choix qui va influencer toute la construction jusqu'à la fin : quels points de vue choisir ? Ni trop pour que le lecteur ne soit pas perdu comme dans une cacophonie, ni trop peu pour que le concert ne soit pas trop pauvre. Ensuite, cela pose un autre problème : le lecteur doit apprendre les secrets des uns et des autres en même temps que les personnages dont il suit les points de vue. Tout doit être mis en scène. Le lecteur ne peut pas savoir quelque chose si l'un ou l'autre des personnages ne le découvre pas d'abord.
Ceci dit, je triche un peu avec ça, en prêtant à certains personnages des réflexions et suppositions qui se présentent, par amalgame, comme des souvenirs ou des faits passés qui apparaissent comme véridiques dans l'esprit du lecteur.
On verra si vous identifiez ces petites tricheries !
Le roman alterne les points de vue de six personnages, dont deux tiennent un journal intime... Mais au total, on suit une bonne vingtaine de personnages...
« L'essentiel est l'émancipation des personnages par rapport à l'auteur-narrateur. Le personnage n'est plus la pure projection de la conscience de l'auteur-narrateur. Il acquiert autant d'autorité que celui-ci. Le roman ainsi conçu met en scène une multiplicité de consciences indépendantes, d'idéologies diverses et de langages différents , et même opposés... C'est le caractère irréductible de la multiplicité des visions du monde et l'invincible foisonnement dialogique de chaque personnage qui, finalement, définissent la polyphonie ; bien qu'il repose sur une intentionnalité de l'auteur, le roman polyphonique ne saurait être un roman à thèse. »
Claire Stolz pour Fabula.org
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