12.
Je voudrais tant qu’elle se taise… Je suis sûr que si elle se taisait, ça pourrait aller mieux entre nous. Les femmes sont incapables de se taire. Elles saisissent au vol un mot, un geste, un regard, et elles en font un roman. Ou bien un silence, une immobilité, une indifférence. Et elles en font un roman. Bla bla bla. Et ça jacasse. Et ça gémit. Et ça piaille. Elles remplissent l’espace de leurs voix stridentes, leurs mots viennent voler autour de nos oreilles comme des guêpes enragées, et pas moyen de s’en débarrasser sans se faire piquer. On a toujours tort. On a toujours perdu. Dés pipés, pièce à une seule face. Et moi, je voudrais juste qu’elle se taise. Qu’elle respecte la membrane de silence qui vibre autour de moi. Mais elle ne comprend rien. Elle saute à pieds joints sur la partie de moi qui est la plus tendre, celle qu’elle ne connaîtra jamais, et elle plante son dard dans mon silence. Et il éclate. Et elle s’étonne que moi, j’explose.
Le silence est comme un support, la partition où mes mots trouvent un chemin. Le silence seul porte quelque chose. Le silence fait naître.
1 commentaire:
Une bien belle plume.
Un premier commentaire afin de montrer l'exemple aux autres lecteurs ;)
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