À lire

Poésie
Alba nova - éditions A fior'di carta juillet 2008
Parution juillet 2008
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Inédits

Nouvelles et fragments
Recueil : Petites faiblesses humaines
Désir, ambigüité des sentiments, hypocrisie, cruauté...
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Premier prix du festival Escales hivernales de Lille
Fragments

Roman
Journal d'une insulaire : JDI
Le quotidien d’une jeune corse, dans une famille névrotique.....
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Le journal du roman

Chroniques
Hors de l'espace et du temps
Un lundi sur deux, pour sortir ensemble des sentiers battus...
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Scénario
La faille du Diable et compagnie
Écrire des scénarios est une autre façon d'écrire...
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Écrire

Écrire. Écrire jusqu'au vertige. Écrire sans s'arrêter. Sur tout. Et n'importe quoi. la moindre seconde écoulée, comme une goutte d'eau tombant d'un robinet. Écrire. Le moindre brin d'herbe, le plus petit sourire, une idée ébauchée échappée, le vent un peu froid qui donne des frissons, la plaine immense à mes pieds, comme si j'étais un géant, comme si j'étais moi-même montagne immobile et sereine, éternelle. Écrire les reliefs où la lumière s'arrête, où les ombres s'accrochent, mystérieuses, inquiétantes et sauvages. Écrire le soleil qui tape dans mon dos, timide et si présent pourtant, comme si une loupe concentrait ses rayons juste là, au creux de mes reins. Toc toc.
Entrez. Entrez le soleil, le vent, la montagne et la mer. Entrez les éléments, entrez les mots et venez danser. Entrez dans mon univers qui vous transformera et qui se nourrira, de vos infinis comme de vos limites, de vos murmures comme de vos hurlements comme de vos silences, de vos pleins et de vos déliés, de vos densités comme de vos néants, de votre ronde comme de votre immobilité. De tout ce qui fait de vous autre chose que des symboles tracés à l'encre bleue et que des humains ont codés, pour l'éternité. Autre chose que des bâtons utiles. Autre chose que des pattes de mouche. Quelque chose de l'échange, de la mise en relation, de la transmission. Quelque chose de subtil et de difficilement déchiffrable et de tellement humain.
Écrire jusqu'au vertige oui, écrire et rien d'autre, à peine posé le pied au sol ou pas encore, à peine avalée la première gorgée de café ou sans, écrire et tout lâcher et se laisser emporter. Ne rien manger, ne pas parler, ne pas bouger. Se transformer en un seul fil d'énergie d'écriture, et laisser le stylo, tenu par ce fil à plomb dans sa droiture, poursuivre sa course éternellement. N'être rien d'autre que ce fil ininterrompu, ce ruban bleu qui danse devant mes yeux. Oublier de manger et de boire et de penser. N'avoir plus de corps, ni d'organes, ni de conscience, juste un fil d'écriture, qui s'enroule et se déroule et parcourt des chemins, et explore, et découvre, et, en faisant le tour du monde, nous en ramène la mesure.
Rien qu'une fois, faire cette expérience-là. Se lever et écrire. Juste écrire. Comme si rien d'autre n'existait, n'avait jamais existé et n'existerait jamais, de toute éternité. Écrire sans réfléchir, sans s'arrêter. Comme celui-là qui, ayant enfin choisi un chemin, laissant derrière lui le carrefour, se hâte sans jeter un seul regard en arrière, sans regret pour la prison dans laquelle, jusque là, il tournait en rond. Écrire pour en sortir. Écrire pour s'en sortir. Écrire pour, après avoir mesuré le monde, se laisser glisser le long du fil à plomb et descendre au plus profond. Écrire pour toucher le cœur.

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