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Poésie
Alba nova - éditions A fior'di carta juillet 2008
Parution juillet 2008
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Recueil : Petites faiblesses humaines
Désir, ambigüité des sentiments, hypocrisie, cruauté...
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Journal d'une insulaire : JDI
Le quotidien d’une jeune corse, dans une famille névrotique.....
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Hors de l'espace et du temps
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La faille du Diable et compagnie
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Vouloir

« Pour obtenir quelque chose, il faut le vouloir vraiment » …
« Tu dois savoir ce que tu veux » …
« Vouloir c’est pouvoir ».
C’est avec ces petites phrases que l’on a fabriqué des générations d’adulescents capricieux.
Je veux ! Je veux ! Et je veux sans attendre !
Vouloir vraiment, cela signifie vouloir de tout notre être, dans une harmonie totale de toutes les facettes de notre personnalité, comme les instruments d’un orchestre. Vouloir vraiment, c’est quand toutes les parties de notre être sont « tendues » vers la même cible. Il ne s’agit pas d’une tension au sens tension nerveuse, il s’agit de la tension de l’arc juste avant de lâcher la flèche vers la cible, ce moment où rien d’autre n’existe que la cible. Lorsque la vibration est harmonieusement tendue vers cette cible, lorsque le vouloir se fait évidence, il n’y a plus de vouloir, ne reste que l’attente sereine de qui a lâché sa flèche.
C’est pourquoi vouloir vraiment quelque chose, cela implique, paradoxalement, de n’être plus dans le vouloir. De n’être plus dans le demain, mais à un niveau de conscience où l’espace et le temps n’ont plus la même signification. Dans le présent infini de la flèche partie. Dans la sérénité. Dans la certitude de l’accomplissement. Dans la confiance.
Rester dans le vouloir, c’est continuer à être tendu vers son objectif, c’est se crisper sur son arc jusqu’à la crampe, c’est ne jamais lâcher la flèche, et donc… ne jamais atteindre la cible, ne jamais obtenir ce qui est si violemment voulu.
Continuer à vouloir, c’est paralyser tout son être autour de ce vouloir, lui ôter la souplesse et la réactivité qui font sa force et son efficacité. Continuer à vouloir, c’est ériger un mur devant son arc bandé et sa flèche prête à partir.
Bien sûr qu’il faut « savoir ce que l’on veut » : qui aurait l’idée de tirer la même flèche sur plusieurs cibles à la fois ? Bien sûr qu’il faut, avant toute chose, faire vibrer en harmonie les différentes parties de soi, et les mettre d’accord sur un objectif, sur une cible donnée. Se connaître suffisamment pour choisir la bonne cible, celle qui correspond à notre mission, à nos capacités, celle qui est en cohérence avec notre identité. Savoir ce qu’on veut, c’est être capable de faire la différence entre l’objectif élevé (forcément élevé) qui est le nôtre, et le processus qui y conduit. Gagner au loto n’a jamais été un vœu en soi pour personne, ce que l’on veut, c’est ce que ça permet. Elle est là la vraie cible. Vouloir gagner au loto, quand ce que l’on veut vraiment c’est arrêter de travailler pour se consacrer à une passion, c’est confondre le processus avec l’objectif. C’est avoir la prétention naïve de contrôler la trajectoire de la flèche pendant qu’elle vole. Vanité !
Choisir une cible. Choisir une flèche. Tendre son arc. Viser. Lâcher.
Certains se contentent de regarder la cible intensément, et tombent en poussière sans avoir jamais tiré une flèche. D’autres se changent en statues de sel, l’arc éternellement tendu, la même séquence ruminée à l’infini.
C’est l’agir qui est pouvoir et non le vouloir.
Le vouloir est mental, superficiel et éphémère.
L’agir est choix et responsabilité.
Le vouloir est théorique, l’agir est pratique. Le vouloir est en surface. L’agir est au fonds.
« Le vouloir est un mur et non une marche »*.



* Dialogues avec l'ange - recueilli par Gitta Malasz

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